Wien Tour
Le chant est assuré, le souffle remarquablement long et l’aigu brillant
Forumopera
Présente également, la soprano Rachel Willis-Sørensen qui nous accordait une interview juste avant ce concert – prête sa voix corsée à certaines des pages les plus célèbres de l’opérette : l’« Uhrenduett » et « Klänge der Heimat » de La Chauve-Souris, puis « Vilja Lied » et « Lippen Schweigen » de La Veuve joyeuse. Le chant est assuré, le souffle remarquablement long et l’aigu brillant : elle est une partenaire de choix pour le ténor, et ils montrent une vraie complicité vocale et scénique. Ils parviennent surtout à ne pas basculer dans la caricature mais à conserver le charme et la délicatesse des compositeurs qu’ils interprètent.
…Rachel Willis-Sørensen est pétillante et possède une technique et des brillances qui s’accordent à merveille avec son partenaire. La rousse pétillante est formidable et ce n’est pas les moyens vocaux de la soprano américaine qui sont en cause, mais le fait que précisément, elle soit anglo-saxonne. Délicieuse et très à son aise dans l’Air de la montre, où elle mène son Eisenstein par le bout du nez, on a bien du mal à croire en Rosalinde fausse comtesse hongroise dans une Czardas très hollywoodienne. Cela dit, au-delà de ces chipotages, on aurait tort de bouder son plaisir, tant le couple fonctionne bien, y compris dans les quelques pas de valse. Le public est tout à fait conquis, à tel point que d’aucuns ne peuvent s’empêcher de murmurer « Lippen schweigen »…